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Voyage en Sicile - Vacances Palerme - vacances en Sicile - Voyager
3 septembre 2008

Politeama - Théâtre Politeama à Palerme - Sicile -


Théâtre Politeama, cet édifice est situé en plein coeur de la ville de Palerme, il est le point de repère, topographique et visuel. La place du Politeama. Face vous y trouverez l'Office du Tourisme de la ville ( mais sans intérêt )..Siège de l’Orchestre Symphonique Sicilien de la cité palermitaine, le Théâtre Politeama Garibaldi abrite aujourd’hui une saison de concerts appréciée par le public sicilien et touristique.

Le théâtre est de forme circulaire, marqué à l’extérieur d’un double porche scandé par de légères colonnes d’ordre ionique et corinthien, avec des étalements bleus et jaunes, et des figures surmontées par une frise reproduisant les jeux du cirque sur un fond rouge. L’entrée monumentale a la forme d’un arc de triomphe, entouré de deux grands candélabres en bronze ; sur le sommet, se dresse le Quadrige d’Apollon en bronze de Mario Rutelli, entouré de deux paires de chevaux et chevaliers, eux aussi en bronze, œuvre de Benedetto Civiletti.

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Le Théâtre Politeama Garibaldi c’est, selon un ordre temporel, le premier des grands théâtres s’étant dressés à Palerme dans la deuxième moitié du XIXe siècle, au cours du réaménagement urbain maximum de la ville. Projeté par Giuseppe Damiani Almeyda en 1867, il fut achevé en 1891. Il dominait la place qui était en passe de devenir le cœur de la ville moderne, en montrant l’heureuse condition de la culture artistique palermitaine et de la nouvelle classe dirigeante bourgeoise en Europe.

Déjà en 1860, sur l’initiative de Giulio Benso, duc de la Verdura, premier maire du Palerme post-unitaire, un débat s’était animé sur l’avenir urbanistique de la ville entre un modèle « économique » et un autre « grandiose », qui verra ce dernier l’emporter, avec quelques corrections. Le scénario prévoyait un nouveau centre urbain, de la rue Maqueda vers l’ouest, avec l’expansion le long de la Nuova Strada della Libertà, voulue par le Gouvernement révolutionnaire de Roger VII en 1848 ; et sur cet axe, la naissance de trois théâtres : un à peu près là où se trouve le théâtre Massimo, un autre au-delà du carrefour des rues de piazza Regalmici (Quattro Canti di Campagna), et le troisième, un « cirque olympique », dans le jardin Villarosa (l’actuelle piazza Ungheria).

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Pendant les phases préparatoires du concours international pour la réalisation du Théâtre Massimo, la Mairie chargea Giuseppe Damiani Almeyda, jeune ingénieur civil, né à Capua en 1834, de faire le plan, sur la place dédiée à Roger VII, d’un « politeama » (théâtre destiné à des spectacles de genres différents), théâtre populaire de jour. L’initiative fut proposée même pour réagir au climat de crise économico-sociale s’étant crée après les épidémies de choléra de 1866-67. Le théâtre aurait dû abriter des exhibitions de gymnastes et acrobates des cirques forains, en vogue à cette époque-là, des opérettes, des pièces comiques et dramatiques, des fêtes et des bals n’étant plus réservés à la noblesse et aux riches, en plus des spectacles lyriques, en attendant la définition du théâtre Massimo. L’on commençait, ainsi, l’édification simultanée de deux théâtres, un événement sans doute unique en Italie : l’un – le théâtre Massimo – temple aristocratique de la lyrique ; l’autre – le théâtre Politeama – au caractère populaire, exaltant la fonction sociale du théâtre.

En 1874 le théâtre, encore inachevé et en plein air, fut inauguré avec Les Capulet et les Montaigu de Vincenzo Bellini ; et il abritera d’autres spectacles lyriques dans les années suivantes, en alternant avec le Théâtre Bellini. En 1874 la Fonderie Oretea réalisa la couverture métallique, une œuvre d’une grande hardiesse pour cette époque-là et que quelques-uns estimaient « impossible ». En 1882 il fut dédié à Giuseppe Garibaldi, après sa mort. Mais l’ouverture officielle eut lieu en 1891, lorsque la soirée inaugurale de l’Exposition Nationale s’y déroula : un gala exceptionnel, à la présence du roi Humbert et de la reine Marguerite, pendant lequel on représenta l’Othello de Verdi, dont le protagoniste était le célèbre chanteur Francesco Tamagno. La saison 1891-92 eut un directeur d’exception comme Arturo Toscanini.

En 1897, lors de l’ouverture du Théâtre Massimo, la physionomie du nouveau centre urbain prenait forme : avec les deux places et les deux théâtres qui s’ouvraient de façon spéculaire le long de la rue Ruggiero Settimo, aux extrémités opposées. La première place, an amont, vers l’Olivella et l’ancien centre ; la deuxième, en aval, vers les nouveaux quartiers en construction dans le Firriato di Villafranca, « au service » de cette partie de la ville en transformation, entre le Bourg de Santa Lucia au sud et le plan de Sant’Oliva au nord, des zones de marché et d’échanges, toutes deux peuplées, jusqu’à cette époque-là, de petits marchands et artisans.

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Pendant ces années-là, Palerme, avec 260 mille habitants environ, était, d’un point de vue démographique, la quatrième ville italienne, après Rome, Milan et Naples. Et elle pouvait vanter – en plus des théâtres Massimo et Politeama – quatre autres théâtres, les théâtres Bellini et Santa Cecilia du XVIIIe siècle, le Théâtre Garibaldi (1861) et l’Amphithéâtre Mangano, réalisé en 1889 avec des matériaux éphémères, le long de l’actuelle rue Ruggiero Settimo, dans le jardin du palais Villarosa n’existant plus.

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Tout comme dans la superbe Grande Salle des Archives historiques municipales (1883), dans le Théâtre Politeama Damiani Almeyda révèle une personnalité artistique au ton international raffiné et ouvert à la recherche : là il remonte à l’archétype classique des théâtres « politeama », c’est-à-dire à l’amphithéâtre romain à arcades, en rotonde, avec une cavea en plein air pouvant contenir 5 mille spectateurs. Il devait être bâti dans de brefs délais et dans des conditions économiques difficiles, et cela l’obligea à l’utilisation de matériaux pauvres, auxquels, toutefois, il donna une grande dignité en les traitant avec des couleurs fortes et vives, dont émanait un exubérant sens de vitalité.

En innovant profondément la typologie théâtrale et la technique de construction, le théâtre Politeama fut le fruit d’une attention particulière vers l’hellénisme et l’architecture polychrome grecque et romaine, analysée et étudiée d’abord à Pompéi et Herculanum, et ensuite en Sicile, à Sélinonte et Agrigente. Le résultat c’est un rare exemple dans le panorama de l’architecture de la deuxième moitié du XIXe siècle italien, où s’applique, complexe et élégante, l’avant-garde technologique des structures en fer, jointe à une expérience artistique découlant de l’interprétation de formes gréco-siciliennes reconduites à une polychromie raffinée. Damiani Almeyda même conçut la décoration externe et interne du théâtre, en atteignant une unité admirable entre architecture et décoration. Parmi les artistes qui s’y engagèrent, Giuseppe Enea, Rocco Lentini, Carmelo Giarrizzo, Nicolò Giammone, Francesco Padovano, Giovanni Nicolini.

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Précédée d’un vaste foyer, au milieu duquel se trouve la sculpture Danseuse voilée d’Amleto Cataldi, la salle est en forme de « fer à cheval », avec deux ordres de loges et deux caveas en gradins, aujourd’hui praticable par 950 personnes. C’est là qui se détache un revêtement chromatique vif et décoratif d’inspiration pompéienne, fermée dans la frise de couronnement de la voûte avec des fresques de Gustavo Mancinelli, représentant Les Eleuthéries (célèbres dans la Grèce classique, dédiées au culte de Déméter). Mancinelli même fut l’auteur du rideau avec Eschyle à la cour de Hiéron à Syracuse. Le plafond a la forme d’un rideau, d’un azur délicat. La galerie supérieure est rythmée par des colonnes en fonte surmontées par une série de lunettes peintes ; tandis qu’une vaste galerie munie de colonnes  - avec au milieu le buste en bronze de Garibaldi – délimite le mur sur l’ouverture de scène. À la géométrie compacte du plan, mise en évidence par une parfaite symétrie de mesures et correspondances, s’ajoute, le long des façades latérales, une série de locaux, eux aussi décorés, qui sont affectés à bars, vestibules et foyers.

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La place du Politeama est très prisée par les touristes, accès facile à pied, en voiture ou en bus, et aussi en calèche sicilienne. Toute la journée durant la saison estivale, de jour ou de nuit, le théâtre du Politeama est la convoitise des photographes. Ci dessous une image panoramique.

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